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Différence entre une fable, un conte et une légende – et pourquoi Fables d’Ayeurkissi choisit d’en tracer sa propre voie

La différence entre fable, conte et légende comme clé d’un univers

Dans le vaste jardin des récits, trois fleurs se distinguent par leurs couleurs et leurs parfums : la fable, le conte et la légende. Ces genres littéraires, transmis à travers les siècles, nourrissent nos imaginaires, nos philosophies et nos visions du monde.


Pourtant, leur frontière est parfois floue : une fable peut ressembler à une parabole, un conte à un mythe, une légende à une épopée.

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Dans le projet Fables d’Ayeurkissi, cette distinction prend une dimension particulière. L’univers de l’auteur ne se contente pas de reproduire ces formes anciennes : il les honore tout en s’en émancipant, créant une œuvre hybride, poétique et moderne. Comme l’analyse de Bruno Bettelheim sur les contes de fées le démontre, chaque récit véhicule une leçon psychologique profonde. Mais alors, pourquoi choisir de suivre et de briser les règles à la fois ? C’est ce que nous explorerons ici, entre contexte historique, analyses philosophiques et inspirations contemporaines.


Comprendre la fable : une leçon en miniature

La fable se définit comme un récit bref, mettant souvent en scène des animaux ou des forces naturelles, destiné à transmettre une morale. Jean de La Fontaine, en France, a rendu ce genre immortel avec des textes tels que Le Corbeau et le Renard ou Le Lion et le Rat.


La structure de la fable

Une fable suit généralement une double structure : une histoire simple, presque naïve, suivie d’une leçon explicite ou implicite.

  • Exemple : dans Le Lièvre et la Tortue, le rythme de la course illustre l’opposition entre vitesse et persévérance.

  • La morale est souvent formulée de manière aphoristique, ce qui la rend mémorable et transmissible.


La fonction universelle de la fable

La fable, contrairement au conte ou à la légende, n’a pas besoin d’un monde merveilleux. Elle se situe dans un espace symbolique. L’animal qui parle, l’arbre qui se plaint, ou le vent qui discute avec le soleil, ne sont pas là pour “réaliser un monde magique” mais pour révéler une vérité humaine.


Dans le cas de Fables d’Ayeurkissi, on retrouve cet héritage. Mais là où La Fontaine cherchait une morale claire, Hermo Leconte préfère souvent laisser le dilemme ouvert, invitant le lecteur à réfléchir plutôt qu’à recevoir une conclusion imposée.


Le conte : la magie au service de l’humain

Le conte est l’art de transporter. Qu’il s’agisse de Cendrillon, Barbe Bleue ou Le Petit Poucet, il met en scène des personnages ordinaires plongés dans l’extraordinaire.



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L’analyse de Bruno Bettelheim et la fonction psychologique

Dans Psychanalyse des contes de fées (1976), Bruno Bettelheim a montré que les contes ne sont pas de simples divertissements : ils aident l’enfant à intégrer ses peurs, ses désirs et ses pulsions inconscientes.

  • Le loup du Petit Chaperon Rouge symbolise les dangers sexuels.

  • Barbe Bleue représente l’angoisse face à la cruauté cachée.

  • Les épreuves initiatiques de Cendrillon ou du Petit Poucet permettent à l’enfant de croire en sa capacité à surmonter l’adversité.



La logique du merveilleux

Contrairement à la fable, le conte s’ancre dans un monde magique. Les objets parlent, les fées interviennent, les héros franchissent des forêts ensorcelées. Cette distance avec la réalité permet une immersion émotionnelle totale.

Pour Fables d’Ayeurkissi, l’inspiration est directe : le monde inventé fonctionne comme un miroir déformant de nos dilemmes moraux, mêlant poèmes, métaphores et images visuelles fortes. Mais, contrairement aux contes traditionnels, les fins ne sont pas toujours heureuses ni simplificatrices.


La légende : quand l’histoire devient mémoire collective

La légende se distingue de la fable et du conte par son ancrage historique et géographique. Elle raconte souvent la vie de héros, de saints ou d’événements mystérieux liés à des lieux précis.


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La vérité dans l’exagération

Les légendes de Saint Georges terrassant le dragon, de la Bête du Gévaudan ou encore du Roi Arthur ne sont pas de simples fictions : elles s’appuient sur une base historique, amplifiée par la tradition orale. Leur rôle est de donner du sens au passé collectif et de transmettre des valeurs à une communauté.


La puissance symbolique de la légende

Une légende façonne une identité culturelle. Elle n’est pas seulement récit : elle est mémoire vivante, rituel et symbole.Dans Fables d’Ayeurkissi, on retrouve ce souffle : l’univers se construit comme une mythologie moderne, où les personnages portent en eux la charge de symboles universels.


Contexte historique et culturel : de l’oralité à l’imaginaire global


Les fables, contes et légendes naissent dans un même terreau : celui de la tradition orale. Avant l’écriture, les sociétés transmettaient leur savoir, leur morale et leurs peurs à travers ces récits.

  • En Grèce, Ésope composait déjà des fables.

  • En Inde, le Panchatantra (IIIe siècle) réunissait des récits animaliers éducatifs.

  • Les contes de Perrault ou des frères Grimm ont codifié le folklore européen.

  • Les légendes se sont enracinées dans les religions, les guerres et les croyances populaires.


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Aujourd’hui, ces récits s’incarnent aussi dans le cinéma (Shrek ou Le Seigneur des Anneaux), les séries (Game of Thrones), la BD (Astérix, Sandman) et même les jeux vidéo (The Witcher, inspiré de légendes slaves).


Fables d’Ayeurkissi s’inscrit dans ce prolongement : un pont entre mémoire ancienne et expression contemporaine, entre oralité poétique et narration graphique.


Pourquoi Fables d’Ayeurkissi respecte et dépasse ces genres

Le projet d’Hermo Leconte prend racine dans cette triade, mais refuse de se limiter à un seul cadre.


Respecter l’héritage

  • Comme une fable, chaque récit d’Ayeurkissi porte une leçon implicite.

  • Comme un conte, il plonge dans le merveilleux et l’initiatique.

  • Comme une légende, il veut créer une mémoire collective pour ses lecteurs.



 Fables d'Ayeurkissi : Pushpa La productrice de patate

Dépasser les limites

Mais l’univers refuse les carcans :

  • Les morales ne sont pas simplistes.

  • Les héros sont faillibles, porteurs de contradictions.

  • Le merveilleux est poétique mais souvent teinté de cruauté réaliste.

  • L’histoire s’inscrit dans une cosmogonie entière, ouverte à de multiples récits et personnages.


En ce sens, Fables d’Ayeurkissi n’est pas une fable, un conte ou une légende. C’est un nouveau territoire narratif, qui dialogue avec ces genres tout en les métamorphosant.


Exemples concrets d’influences et de réinventions


  1. Littérature : comme Milton dans Le Paradis Perdu, l’univers explore la chute, la guerre et le dilemme moral.

  2. Philosophie : l’éthique gandhienne inspire les dialogues entre personnages pacifistes et guerriers.

  3. Cinéma : à la manière de Miyazaki (Princesse Mononoké), la nature et les conflits sont personnifiés.

  4. BD : comme Sandman de Neil Gaiman, la série mélange mythes, poésie et modernité.

  5. Actualité : les guerres contemporaines trouvent écho dans les récits, rappelant que les dilemmes d’hier sont toujours ceux d’aujourd’hui.


Conclusion : un héritage pour une création vivante

La fable, le conte et la légende sont trois piliers indissociables de notre culture. La première enseigne la morale, le second initie par le merveilleux, la troisième fonde la mémoire collective.


Avec Fables d’Ayeurkissi, Hermo Leconte rend hommage à cet héritage tout en proposant une œuvre neuve : une poésie dessinée, une philosophie incarnée, une mythologie contemporaine.Ce choix audacieux permet de toucher à la fois la mémoire de l’enfant, les interrogations de l’adulte et les espoirs d’une communauté entière.

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Alors que Bettelheim nous rappelle la puissance psychologique des contes, que La Fontaine nous offre des leçons en vers, et que les légendes nous relient à notre passé, Fables d’Ayeurkissi propose une question universelle : comment arrêter le mal sans faire le mal ?


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Sources et ressources complémentaires

  • Bettelheim, Bruno. Psychanalyse des contes de fées. 1976.

  • La Fontaine, Jean. Fables choisies. Éditions multiples.

  • Perrault, Charles. Contes de ma mère l’Oye.

  • Neil Gaiman. Sandman. DC Comics.

  • Milton, John. Le Paradis Perdu.



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